Chères Présidentes,
Chers Présidents,
Chères et chers Collègues,
Le choix thématique pour ce billet de janvier n’est pas dû au hasard. Le projet de soutien aux jeunes enseignants de français auquel je vous convie de réfléchir est à plusieurs titres révélateur.
C’est, avant tout, un projet prioritaire puisqu’il répond à des besoins et des attentes fondamentaux.
Retenons en trois, qui sont le plus souvent évoqués dans nos enquêtes et dans nos échanges avec les enseignants et leurs associations :
- sans être totalement pessimistes sur l’avenir du français, les enseignants sont conscients de la dure évolution concurrentielle de l’offre linguistique, d’où le sentiment d’insécurité à long terme;
- dans beaucoup de pays le corps professoral actuel est proche du départ à la retraite;
- enfin, très souvent, le caractère excessivement théorique de la formation initiale et l’insuffisance, voire l’inadéquation, de la formation continue aggravent le déficit puisque, une fois arrivés devant les élèves, les jeunes enseignants prennent conscience de leurs vulnérabilités pédagogiques et, faute de soutien, pensent à l’abandon.
Ce sont des réalités qu’on vit au quotidien de notre travail et que la FIPF, à l’écoute des signaux venant du terrain, a traitées comme de véritables déclencheurs d’alerte. En contrepartie, elle a décidé de mobiliser ses troupes pour encourager et soutenir les jeunes générations de professeurs. A cet effet, elle a ouvert trois axes d’action :
- la production d’un kit d’accueil à l’intention des débutants dans la carrière;
- leur mise en réseau, en présentiel et/ou à distance;
- la formation de tuteurs pédagogiques.
Et elle soutient la mise en place de solutions partenariales adaptées, variables d’un pays à l’autre, qui produisent des effets bénéfiques de convergence.
Les modalités de transmission du métier sont plurielles. Tout en sachant que dans beaucoup de pays les associations se déclarent aptes et volontaires pour être les acteurs d’un tel programme, on en a retenu deux comme pays pilote, en raison de l’intérêt particulier qu’on a pu identifier à diverses occasions, surtout lors de projets déposés en réponse à divers appels d’offre: le Bénin et la Roumanie.
Des études de faisabilité ont été mises en place dans chacun des deux pays afin d’identifier les spécificités de chacun et de pouvoir soutenir les associations nationales à construire des programmes adaptés à leurs propres réalités, en termes surtout de besoins et d’opportunités. Deux exemples d’”adaptation”: au Bénin, le projet sera lié à la création d’un espace nommé "Centre d’Incubation des jeunes enseignants”, soutenu par le Ministère de l’enseignement secondaire; en Roumanie, tout un réseau de tuteurs bénévoles membres de l’association nationale est en train de se constituer réunissant plus d’une vingtaine de sections régionales suite à une formation certifiante conforme à une procédure d’accréditation ministérielle.
Ce projet est fait en partenariat avec l'Organisation Internationale de la Francophonie et le Ministère français de l'Europe et des Affaires étrangères.
Diagnostic, conception, soutien et coordination, voilà les principales composantes de la mission de notre fédération. Tout en valorisant le potentiel d’expertise et d’action des associations nationales, La FIPF se préoccupe d’animer leur réseau à travers des projets au service de la langue française et de la francophonie, comme celui que nous venons de présenter, qui va certainement vous inspirer.
Permettez-moi, avant de nous quitter, de vous présenter au nom du Bureau exécutif de notre fédération, de son Président Jean-Marc Defays, de sa Vice-Présidente Cynthia Eid, du Secrétaire général Stéphane Grivelet et de moi-même, les meilleurs voeux pour une excellente année 2019, pleine de succès. Qu’elle vous apporte des satisfactions personnelles et de belles réussites professionnelles et que nos projets s’accomplissent, au service d’une francophonie rayonnante et solidaire !
Doina Spiță
Vice-présidente de La FIPF