Le billet du Vice-Président, Samir Marzouki

La FIPF, solidairement avec la CMA, vient de prendre une éclatante revanche contre la pandémie qui l’avait obligée à reporter d’abord son congrès mondial puis à le transformer en congrès entièrement virtuel et ce, en organisant à Yasmine Hammamet, en présentiel, son premier congrès post-covid. Nous appréhendions, nous autres membres du comité local d’organisation, ce retour aux congrès présentiels par crainte des effets de la pandémie sur les déplacements internationaux et même sur l’envie de voyager des citoyens du monde.

Heureusement, l’enthousiasme des enseignants de français l’a emporté sur nos appréhensions et nous avons eu le bonheur d’accueillir à Hammamet, dans d’excellentes conditions hôtelières et au sein d’un centre des congrès digne de cet événement, 400 congressistes venant de 40 pays, ceux du monde arabe d’abord puisqu’il s’agissait d’un congrès de la Commission du monde arabe, particulièrement de Tunisie et de l’Algérie voisine, mais aussi des collègues d’Afrique, d’Europe, d’Amérique et d’Asie.

Dans ce congrès qui avait tous les attraits des congrès que notre fédération organise à travers le monde, conférences de grands spécialistes de linguistique et de didactique, communications et panels, ateliers de formation, ateliers de présentation des offres de nos partenaires et de leurs productions, salon exposants d’une grande richesse impliquant les maisons spécialisées du Nord, le Ministère tunisien de l’éducation nationale et des libraires tunisiens, le plus frappant était la présence massive des jeunes enseignants, favorisée par le renouvellement générationnel des enseignants de français mais aussi par un effort particulier consenti en faveur de ces jeunes enseignants. Cette présence des jeunes enseignants a donné à ce congrès une couleur et un dynamisme particuliers et devrait induire un renouvellement bénéfique au sein des associations. Grâce à nos bailleurs, le Ministère français de l’Europe et des affaires étrangères, l’Ambassade de France en Tunisie avec son dynamique Institut français de Tunisie et l’Organisation internationale de la Francophonie, nos efforts conjugués ont trouvé leur récompense dans le succès de ce congrès, succès reconnu par tous les participants et qui a suscité un écho important dans les réseaux sociaux et les sites de nos associations participantes.

Une autre caractéristique de ce congrès fut l’atmosphère conviviale qui l’a marqué, atmosphère créée par la présence constante des congressistes dans les salles de conférences ou les ateliers, dans les couloirs du centre où était installé le salon exposants, lors des soirées culturelles, musique, danse, chants et poésie, les efforts déployés par l’équipe locale d’organisation formée de bénévoles triés sur le volet par l’Association tunisienne pour la pédagogie du français qui a veillé au grain pour que tout se passe bien et que les quelques couacs inévitables soient immédiatement corrigés. Cette équipe a même tenu à faire déguster aux congressistes les délices tunisiennes offertes de bon cœur dans le cadre d’un partage qui ne fut pas qu’intellectuel et de l’esprit général propre aux congrès de la FIPF qui allient science et pédagogie à l’amitié et à la chaleur humaine. Ce succès n’aurait pas pu être possible sans la conjugaison étroite des efforts de préparation détaillée du personnel de la Fédération, de l’association locale et de la CMA, entamés depuis la fin du congrès mondial virtuel, poursuivis par une concertation au quotidien pendant plusieurs mois et finalisés au jour le jour pendant les quatre jours du déroulement du congrès. Que tous trouvent ici l’expression de notre profonde reconnaissance en même temps que celle de notre amitié.

En marge du congrès proprement dit, une réunion stratégique des présidents des associations de la Commission du monde arabe avec les partenaires et bailleurs de cette région du monde fut l’occasion d’échanges fructueux et a permis d’ouvrir de belles perspectives dans une atmosphère cordiale et franche. De même, deux stages inscrits dans le cadre du projet « Jeunes enseignants » que la FIPF poursuit eurent lieu, le premier consacré à la formation de « mentors » scandinaves et le second dédié à la formation de « mentors » tunisiens. Par ailleurs, un stage de formation de jeunes enseignants à l’utilisation du théâtre dans l’enseignement a intéressé de nombreux stagiaires.

Ce congrès a marqué la résurrection des grandes rencontres présentielles de notre fédération et montré qu’aucune pandémie ne peut freiner l’enthousiasme ou entraver le dynamisme des enseignants de français dont elle fédère les associations à travers le monde. Rendez-vous au prochain congrès et, en attendant de nous retrouver, continuons à accomplir, chacun dans son pays et dans sa région, l’œuvre utile qui est la nôtre et qui nous réunit autour des valeurs que nous partageons en rivalisant de créativité et d’inventivité et toujours dans l’amitié et la convivialité.

Samir Marzouki

Vice-président de la FIPF, Membre du bureau élargi de la CMA, Président de l’ATPF et président du comité d’organisation du 5e congrès de la CMA.