"Nous vivons des temps difficiles" : Le billet du Président de la FIPF

Partout, nous avons tous été profondément affectés par l’épidémie du coronavirus et par les mesures strictes pour empêcher sa propagation. Certains d’entre vous, ou l’un des membres de votre famille, l’un de vos amis, de vos collègues, de vos étudiants, avez peut-être été touchés par cette terrible maladie. C’est bien sûr à toutes les personnes qui en ont personnellement souffert que nous pensons avant tout, et à elles que nous adressons nos plus chaleureux encouragements.

Le confinement, les distances physiques que nous devons respecter, les masques que nous devons porter, ainsi que la méfiance que toutes ces précautions provoquent, ont et auront encore longtemps de désolants effets sur notre vie sociale, alors que nous aspirons tous à nous côtoyer, à nous rassembler, à nous serrer les mains ou dans les bras l’un de l’autre, à profiter de cette convivialité qui nous paraît indispensable au vivre ensemble.

Nos activités professionnelles d’enseignants ont aussi été bouleversées par la crise de la Covid19. Écoles fermées, cours suspendus, professeurs et élèves enfermés chez eux, recours aux ressources technologiques, aux manuels scolaires, à l’aide des parents… quand c’est possible, mais pour combien de privilégiés ? En tout cas, beaucoup de collègues ont éprouvé un sentiment d’anxiété, de frustration, de découragement devant leur impuissance à exercer leur métier dans de bonnes conditions.

Alors que certains pays et continents sont toujours en proie à la maladie, certains autres sont en train de se « déconfiner », où l’on se réjouit que la vie normale reprenne progressivement ses droits, que l’on puisse bientôt retourner dans les magasins, dans les restaurants, dans les salles de spectacle et heureusement dans les écoles. Puissions-nous cependant toujours nous souvenir de l’importance cruciale des valeurs et des relations humaines que cette douloureuse expérience a mise en évidence !

Car la crise économique et sociale que l’on annonce ne sera peut-être pas moins sévère que la crise sanitaire, notamment dans les secteurs d’activités non-lucratives, qui relèvent des services publics, comme les mouvements éducatifs, culturels, associatifs en général. Déjà désavantagés avant la crise du coronavirus, la situation ne va certainement pas s’améliorer dans ces domaines trop souvent sous-estimés et pourtant essentiels où l’on va devoir se montrer entreprenants et solidaires pour survivre.

À son échelle, la FIPF – dont la situation financière est préoccupante depuis plusieurs années – est maintenant obligée de trouver rapidement des ressources propres pour remplacer les subventions que ses partenaires institutionnels ne peuvent plus lui fournir comme auparavant. Nous aussi, nous devons nous montrer entreprenants et solidaires si nous voulons que la FIPF puisse continuer à assurer les missions qu’elle développe depuis 50 ans dans le monde entier.

Nous avons déjà sollicité la collaboration de tous les responsables et partenaires internationaux, nationaux et locaux de la FIPF ; lors du prochain Conseil d’Administration nous présenterons un Plan de sauvetage pour notre Fédération qui plus que jamais doit justifier son nom. Car c’est bien en « fédérant » les efforts et les contributions de toutes et de tous que nous parviendrons à sortir de cette crise qui, alors, nous aura renforcés au lieu de nous abattre.

Bien cordialement,

Jean-Marc DEFAYS,

Président de la FIPF