Se former tout au long de la vie : la responsabilité des associations de professeurs de français dans la formation continue

La Vice-présidente de la FIPF, Cynthia Eid, a toujours été convaincue de l'importance de la formation continue tout au long de la carrière d'un enseignant de français. C'est selon elle le garant de leur professionnalisation. Aujourd'hui encore, elle partage avec nous ses convictions. 

Le 20 juillet 2016, les nouveaux membres du Bureau exécutif de la Fédération internationale des professeurs de français (FIPF) sont élus. J’en fais partie et je suis honorée et reconnaissante aux associations de professeurs de français de 140 pays répartis sur cinq continents qui m’ont fait confiance.

Dans mon allocution de candidate à la vice-présidence, tremblotante, mais confiante en mes idées, je mettais l’accent sur l’importance qu’accordent les associations à la formation continue et au développement professionnel des professeurs de français garants de la qualité d’enseignement du français.

J’insistais sur le fait que la valorisation de ce plus beau métier au monde passe obligatoirement par la formation continue, levier de la professionnalisation des professeurs de français, dans un processus de développement professionnel cohérent.

J’entends à l’instant ma voix retentir, dans la belle salle de l’horloge à Liège, des mots suivants :

« Professionnalisons ensemble[1] ce métier de professeur de français qui peut toucher le cœur des apprenants et qui leur permet de voir le monde autrement ;

« Professionnalisons ensemble ce métier d’accompagnateur qui s’apprend et qui est à réinventer à l’heure actuelle, ce métier qui donne à chaque don les mêmes chances de se développer,

« Professionnalisons ensemble ce métier de formateur qui accompagne les apprenants dans la construction de sens et qui mise sur leur apprentissage expérimental et expérientiel, en vue d’une meilleure cohésion de la société d’aujourd’hui et de demain »

L’idée de professionnalisation à travers la formation continue a trouvé son ancrage dès les premières réunions du Bureau exécutif de la FIPF, cette équipe du tonnerre, qui décide d’encourager les associations de professeurs de français - acteurs des politiques linguistiques en faveur de la langue française et du plurilinguisme – à s’engager comme organisateurs de la formation continue de leurs membres et celle des enseignants de leur pays.

Il entre donc dans les responsabilités de la FIPF d’aider les associations à améliorer la qualité de l’enseignement du français et de l’éducation en général à travers la formation continue que reçoivent les enseignants, vecteur de leur professionnalisation.

Cet été, plusieurs membres actifs des associations de professeurs de français ont participé à des formations continues au BELC, au CIEP, au CAVILAM, aux Universités Bonjour du Monde[2], et aux universités d’été dans nombreux pays. Ces formations allant d’une à 8 semaines leur ont permis, outre une actualisation des connaissances et des compétences, de rencontrer de nouveaux et d’anciens collègues, de nouvelles traditions et des cultures différentes, d’excellents formateurs en didactique de FLM/E/S[3], des endroits mythiques et des paysages extraordinaires, des couleurs, des odeurs et des saveurs incomparables.

Qu’on enseigne à la maternelle ou au cycle primaire, au collège ou au lycée, à l’université, aux centres de langues ou aux séniors, c’est le droit et le devoir des professeurs de français [langue maternelle, langue seconde ou langue étrangère] de se former tout au long de la vie, laquelle formation constitue un vecteur de professionnalisation des professeurs de français, une garantie de la qualité de l’enseignement de la langue de Molière et un élément crucial pour le succès d'une politique d’évolution du système éducatif.

Merci aux associations de professeurs de français qui s’assurent que la formation des formateurs est en adéquation avec les attentes et les besoins de leur milieu.

Merci aux associations de professeurs de français qui soutiennent les professeurs dans leurs démarches de transformation en leur donnant les moyens de se former et de changer.

Merci aux associations d’aider les professeurs de français à améliorer leurs compétences et à actualiser leurs connaissances, à s’adapter aux nouvelles technologies et à acquérir une plus grande autonomie, à intégrer les pédagogies actives en ayant confiance en eux, à participer à la construction d’une identité collective professionnelle, à travailler sur des pratiques réflexives tout en participant à des innovations spécifiques.

Les formations continues qui ne restent pas sans lendemain, mais qui au contraire, sont suivies d’un tutorat pédagogique demeurent mes préférées.

En tant que vice-présidente, mais surtout formatrice de formateurs, je dirai à tous les formateurs que j’ai rencontrés et ai eu la chance de former au cours de cette année de mandat à la FIPF, au Moyen-Orient et en Asie, en Amérique du Nord et du Sud et en Europe que les formations continues sont comme un voyage, court ou long, certifiant ou qualifiant, virtuel ou en présentiel, mais agréable et enrichissant où ce qui compte vraiment est le chemin qu’on fait et avec qui on le fait. 

Bonne rentrée 2017

 


[1] Tous les organismes qui œuvrent pour le rayonnement de la langue française [notamment la FIPF, ses partenaires et les associations de professeurs de français].

[2] À titre indicatif et non exclusif

[3] Français langue maternelle, étrangère ou seconde.